Prospective
Mobilité des personnes à l’horizon 2050
22.07.2025 / FAO n° 58
Si le canton s’est collectivement fixé pour but de se départir des énergies fossiles dans le domaine de la mobilité à l’horizon 2050, le dosage entre les différents axes d’action reste à établir. Afin d’éclairer les choix quant au dosage de ces axes, quatre scénarios sont analysés dans une étude prospective publiée début juillet par Statistique Vaud.
Dans la mobilité des personnes, le véhicule thermique reste l’obstacle majeur. En effet, ces voitures sont responsables de 91% de la consommation d’énergie fossile de la mobilité des personnes et de 95% de ses émissions territoriales de gaz à effet de serre en 2023.
Si les leviers permettant de décarboner la mobilité concernent en particulier la voiture, ils portent néanmoins sur l’ensemble des modes de déplacement. Ces leviers peuvent être regroupés en trois axes d’action. «Eviter» en adoptant des pratiques permettant d’éviter ou raccourcir les déplacements motorisés. «Reporter» en privilégiant les transports publics ou les transports individuels décarbonés plutôt que la voiture. Enfin «convertir» en remplaçant les véhicules thermiques par des véhicules électriques et dans la mesure de leur potentiel à l’hydrogène ou aux biocarburants.
Quatre scénarios mêlant ces leviers ont été étudiées. Dans le scénario Continuité renforcée, les tendances se prolongent: la voiture recule modérément, les transports publics et le vélo progressent, et 65% des voitures deviennent électriques. Changement de cadence pousse l’adaptation: certains trajets sont évités, les alternatives se généralisent et 80% du parc passe à l’électrique. Vers davantage de sobriété va plus loin: distances raccourcies, partage diffusé, adoption de voitures plus compactes et quasi toutes électriques ou à l’hydrogène. Enfin, 100% motorisations maintient les pratiques de 2023, le volume total de déplacements évoluant avec la démographie; 96% des véhicules y sont électriques, le solde fonctionnant à l’hydrogène.
Selon des analyses comparatives nous notons les constats suivants: Le développement coordonné des transports publics, du vélo et de comportements plus sobres pourrait réduire sensiblement l’usage de la voiture d’ici 2050 malgré la croissance démographique.
Néanmoins, l’automobile devrait rester le mode totalisant le plus grand nombre de kilomètres; son électrification, de préférence avec des modèles compacts, frugaux et partagés, demeure donc indispensable pour se départir du fossile. Ce basculement, associé à l’usage accru du rail, augmentera la consommation d’électricité, ce qui rend urgente l’accélération de la production renouvelable. Atteindre la neutralité carbone exigera d’activer simultanément les trois leviers – éviter, reporter, convertir – plutôt que de compter uniquement sur de nouvelles motorisations.
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