Radicalisations
Le Canton pérennise son dispositif de prévention
20.06.2025 / FAO n° 49

En 2018, le Canton de Vaud a mis en place un dispositif de lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, dans un contexte de menace terroriste croissante en Europe et de départs de Vaudoises et Vaudois vers des zones de conflit. Ce projet pilote de désengagement et de réintégration s’inscrivait dans le Plan d’action national (2017-2022) du Réseau national de sécurité. Depuis, près de 300 situations individuelles ont été analysées, accompagnées ou suivies.
Avec la montée de phénomènes comme le masculinisme, le complotisme ou le souverainisme, et alors que la menace reste élevée en Suisse, les professionnels sont confrontés à un nombre croissant de cas, impliquant de plus en plus souvent des mineures. Conscient de la nécessité pour l’État de disposer d’une expertise interne et durable, le Conseil d’État a adopté le projet de loi sur la prévention des radicalisations (LPREV). Ce nouveau cadre légal pérennise une politique publique essentielle à la sécurité collective et à la cohésion sociale.
La LPREV définit les missions de l’Unité de prévention des radicalisations (UPRAD), qui prolonge et renforce le dispositif existant. Elle vise à prévenir les ruptures familiales, scolaires ou professionnelles pouvant mener à des actes violents liés à des idéologies radicales.
Composée d’un responsable et de quatre chargés de mission, l’UPRAD, rattachée au Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité (DJES), agit selon trois axes: prise en charge et suivi multidisciplinaire sur signalement, information et veille des tendances, et sensibilisation pour une détection précoce.
Le suivi est assuré par un groupe opérationnel dirigé par l’UPRAD, réunissant les partenaires institutionnels comme les écoles, la police, la protection de l’enfance ou les services sociaux. L’objectif est d’accompagner la personne vers le désengagement et la réintégration, sur une base volontaire et dans le respect des libertés individuelles. La loi prévoit également la création d’une commission consultative, en remplacement de la plateforme interdépartementale actuelle. Présidée par le chef de l’UPRAD, cette instance vise à maintenir l’interdisciplinarité au niveau stratégique, en réunissant régulièrement les partenaires concernés.