SITUATION
Le village d’Eysins se trouve à l’ouest de Nyon sur la route menant à Divonne. D’une superficie de 238 hectares et à l’altitude moyenne de 437 mètres, il est bordé au sud par le Boiron et, moins bucoliquement, au nord-ouest par l’autoroute. Outre le village proprement dit, la commune est composée du hameau du «Petit-Eysins» et de cinq fermes foraines. Elle est entourée par les communes de Crans, Arnex, Borex, Signy-Avenex et Nyon.

HISTOIRE
La première mention d’Eysins figure sur un parchemin regroupant trois actes différents, le premier, de 996, est la donation au couvent de Romainmôtier d’une parcelle de vigne située entre Mont-sur-Rolle et Féchy, le deuxième est la confirmation, en 1002, de ce don par le roi Rodolphe III de Bourgogne lors d’un plaid tenu «in villa Osinco» (dans le village d’Eysins), ce document est intéressant historiquement car il énumère les personnes présentes, membres de familles féodales ou du clergé, le troisième, en 1018, est également lié à un échange de terrain. Voici une traduction de la deuxième partie, tirée des Archives cantonales, concernant Eysins:

«Le roi Rodolphe III, se trouvant à «Osinco», au comté des Equestres, dans la maison du prêtre Bernard, avec ses principaux dignitaires, le moine Teubald et le prêtre Marin vinrent auprès de lui et le prièrent de confirmer la donation que ce dernier avait faite à Romainmôtier. Le roi s’étant fait lire l’acte par l’évêque Hugues de Sion, le confirma, et le comte palatin Adalbert ordonna que nul ne contrariât les moines de Romainmôtier. Présents: Adalbert, comte palatin; Hugues, évêque de Genève; Henri, évêque de Lausanne; Hugues, évêque de Sion; Anselme, évêque d’Aoste et son père Anselme; Manassès, comte, et son neveu Robert; Rodolphe, avoué; Amalric, comte, et ses frères; Theodoenus, comte; Lanbert et son frère Adalbert, Uvillingus, Joslenus, Anselme père d’Anselme évêque, Rolbert et son frère Vuitbertus fils d’Amalric, Vuitbertus et son frère, Dodo fils de Vuinisuis, Adalbertus, juge, Boroardus et ses frères Vuido et Hugo fils de Teotaldi, Dodo, Turumbertus, Cono et son fils Udubricus, Mayunerius, Udubricus fils de Vuiberius et beaucoup d’autres. Eysins, 9^e année du règne du roi Rodolphe, 3^e férie.»

Dans les siècles qui suivirent, Eysins, sans château ni famille seigneuriale, eut une existence sans grands bouleversements. Notons toutefois, parmi les faits divers, le litige avec Signy et Nyon concernant l’utilisation de pâturages communs. Les bisbilles commencèrent au 14^e siècle pour se terminer 454 ans plus tard après un procès final qui dura 18 ans et qui vit Nyon, siège du baillage de Leurs Excellences de Berne, retourner la situation en sa faveur.

Nos archives communales recèlent de nombreux documents anciens, parmi lesquels un rouleau de parchemins cousus de 3.6 mètres de long. Plusieurs ont trait à la gestion de la montagne des Piles, située derrière la Dôle, que la commune possédait avec Crans, Signy et Grens. Première forme d’association intercommunale cette copropriété, qui prit fin par sa vente en 1870 mais dont l’origine se perd dans la nuit des temps, dura au moins cinq siècles.

Au rang des natifs d’Eysins ayant accédé à la notoriété se trouvent Juste Olivier, 1807-1876, et son frère Urbain, 1810-1888. Le premier, historien, poète, écrivain et enseignant, passa sa vie entre la Suisse romande et Paris où il fréquenta les milieux intellectuel et artistique. Auteur de nombreux ouvrages, dont le monumental «Le Canton de Vaud. Sa vie et son histoire», il fut considéré par Ramuz comme «notre seul classique vaudois».

Quant à Urbain, il publia 35 romans et nouvelles dont le vif succès populaire lui permit de vivre de sa plume dans le dernier tiers de sa vie. Fin connaisseur de sa région, il fut syndic, clerc de notaire et régisseur d’un grand domaine agricole, ses écrits sont un fidèle témoignage de la vie campagnarde de son époque.

ECONOMIE
Eysins a la particularité de compter presque autant d’emplois que d’habitants. En effet, dans les années 70 au lieudit Terre Bonne, limitrophe de la Commune de Nyon, l’usine SOMO (la société des métaux ouvrés de Carouge) active dans la plasturgie (fabrication de tuyaux) est venue s’installer à Eysins en zone industrielle. Au fil du temps, cette dernière a été reprise par Ato-Fina, société inscrite dans le giron du groupe Total. À la cessation d’activité de cette usine dans les années 2000, la Municipalité d’alors a envisagé un changement d’affectation de cette parcelle en mettant en place un PPA entré en vigueur en 2009 qui, à ce jour, permet de compter un peu plus de 1400 emplois, principalement dans le domaine tertiaire, qui sont venus enrichir le tissu économique de la Commune d’Eysins.

Malgré cette forte expansion du domaine tertiaire, notre commune reste un pôle agricole important grâce au centre collecteur de céréales et oléagineux de l’ouest vaudois, ainsi qu’à un magasin et un centre agricole Landi La Côte. L’ancienne voie ferrée Nyon-Eysins-Crassier-Divonne, qui, aujourd’hui, s’arrête à Eysins permet également le chargement des betteraves et du bois de la région par le quai de déchargement qui appartient à l’État de Vaud. Si les terres agricoles ont été relativement peu grignotées, le nombre d’agriculteurs n’est aujourd’hui plus que de six, actifs dans les grandes cultures, la vigne et la production fruitière, le bétail laitier ayant disparu, il ne subsiste aujourd’hui que du bétail d’engraissement. Il convient également de citer l’Ecusson Vaudois, pinte communale, lieu d’origine des malakoffs qui figurent à sa carte depuis plus de cent ans. De multiples et variées autres petites entreprises et indépendants viennent compléter cet état des lieux de l’activité économique.

DEMOGRAPHIE
La croissance démographique a été explosive ces dernières années puisque nous sommes passés d’environ 800 habitants au tournant du millénaire à plus de 1700 aujourd’hui, soit un doublement de la population en seulement un quart de siècle. Cette croissance se poursuit sans fléchir et le potentiel identifié de deux mille Eysinois, sans modification du Plan général d’affectation entré en vigueur en 2017, sera probablement atteint dans quelques années. Ceci est dû au fait que notre zone village et hameau permet une densité élevée et que le village se trouve dans la zone péri-urbaine de Nyon. Une fois les réserves des zones à bâtir épuisées il sera certainement temps de reprendre notre souffle et de réfléchir posément à la suite de notre développement dans le cadre régional.

L’ECOLE
Notre école compte huit classes qui accueillent les niveaux primaires et fait partie, avec les écoles de La Rippe, Chéserex, Gingins ainsi que celle de Borex/Crassier pour le secondaire, de l’Etablissement scolaire Elisabeth de Portes géré par l’AEE (Association intercommunale Enfance et Ecole) et qui regroupe les neuf communes d’Asse & Boiron. Viennent s’ajouter à cela l’UAPE de 84 places ainsi que la crèche de la Galiote de 24 places. L’AIAB (Association intercommunale Asse et Boiron) quant à elle, gère les bâtiments du réseau tels que la piscine intercommunale à Cheserex et le collège de Borex-Crassier.

LES TRANSPORTS
Eysins est une commune dynamique au niveau de l’offre de transports publics proposée. En effet, plusieurs lignes des TPN desservent le village quotidiennement, notamment les lignes 810 (axe Nyon gare – Crassier – La Rippe) et 815 (axe Nyon gare – Signy Centre – Gingins). Signe d’une volonté de proposer une alternative efficace aux transports individuels, cette dernière voit la cadence de ses bus augmentée à quatre par heure en début de matinée et en seconde partie d’après-midi, pour les arrêts compris entre la gare de Nyon et le centre commercial Signy Centre. Cette nouvelle offre permet ainsi une meilleure desserte du lieu-dit En Fléchère situé sur la Commune de Grens, qui va accueillir en septembre de cette année les élèves de l’école Moser qui déménagent de Nyon à Grens, ainsi que de grandes entreprises.

LES PROJETS
Parmi les travaux et projets qui nous occupent dans le cadre du plan de législature 2021-2026 citons, entre autres:

• Plan de rénovation des salles d’école;
• Élaboration du nouveau site internet;
• Labélisation cybersécurité Cybersafe;
• Évaluation et amélioration de la politique énergétique des bâtiments communaux;
• Transformation d’une surface communale pour accueillir un espace commercial et dédié aux sociétés locales;
• Grâce à la LPPPL (Loi sur la préservation et la promotion du parc locatif), acquisition en cours, d’une parcelle au centre du village pour créer des LUP (logements d’utilité publique à loyer modéré);
• Projet de construction d’appartements protégés.

Dans le cadre de la stratégie cyclable cantonale validée en 2023 par le Grand Conseil, la Commune d’Eysins est concernée par deux axes stratégiques sur trois du réseau cantonal structurant dans le district de Nyon. Dès lors, d’ici la fin de législature, nous devons rapidement, en partenariat avec le Canton, requalifier la RC11 (Divonne-Crassier-Borex-Eysins-Nyon) et la RC15 (Chéserex-Grens-Signy-Eysins-Nyon). Ces deux axes structurants sont un maillon essentiel du réseau cantonal et régional et, surtout, pour accompagner le développement futur de la Commune.

SOCIETES LOCALES ET MANIFESTATIONS
L’expansion de la démographie ou du nombre d’emplois ne suffit pas à faire le bonheur d’une commune, il faut encore que son âme soit maintenue vive et alerte. Pour ceci les sociétés locales ont un rôle important à jouer. Au premier rang de celles-ci, la société de développement qui organise annuellement une sortie pour les enfants, une autre pour les aînés, ainsi que le Noël des aînés, une soirée à thème, la soirée du réveillon, ainsi que la pose de décors fort appréciés à Pâques et à Noël et diverses manifestations occasionnelles, telles que la fête de la musique depuis quelques années.

Nous avons également l’amicale des sapeurs-pompiers qui, préférant maintenant allumer plutôt qu’éteindre, s’occupe du feu du 1^er août et de celui des sapins de Noël et organise en automne une soirée avec repas et animation; le CTTE d’Eysins, actif en 2^e ligue, qui met sur pied le loto; la société de Jeunesse qui propose des activités pour les jeunes; et les diverses sections de la société de gymnastique et la société Multisports qui s’investissent dans le soin aux articulations, parfois même au rythme endiablé de Latino High Power. Sans oublier les clubs de tir au pistolet et d’arts martiaux qui maintiennent les réflexes aiguisés et entraînent le calme et la précision. S’ajoute à ceci la FEDA, fête d’Eysins et des autres, qui organise chaque année un marché d’automne; l’Espace d’Eysins qui rythme les après-midis de thés dansants et de club lecture; ainsi qu’Halloween et son petit comité dont la soupe à la courge nous fait, sans qu’on s’en rende compte, apprécier les premiers froids.