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Crans

De gueules à la croix pattée alésée au pied fiché d’argent.
A la fin du second royaume de Bourgogne, la terre royale de Crans fut donnée au Chapitre de Lausanne, qui la conserva jusqu’à la Réformation. LLEE de Berne l’érigèrent alors en seigneurie au profit de la famille Quisard. Les armoiries communales datent de 1921. La croix pattée provient du sceau d’un curé de Crans au XIVe siècle, et les émaux sont ceux de l’ancien Chapitre de Lausanne.

Le village de Crans est situé sur un coteau dominant le bassin du Léman à 5 km de Nyon, chef-lieu du district; d’une superficie de 439 ha, il s’étend de l’autoroute au lac. Il est limitrophe des Communes de Nyon, Eysins, Arnex-sur-Nyon, Crassier et de l’enclave genevoise de Céligny. D’autre part, Crans possède l’alpage de Cuvaloup, sur territoire de Gingins. Montagne d’une superficie de 131 ha, dont 66 ha de forêt, elle se trouve derrière la Dôle et fait partie du territoire exploité par Télé-Dôle pour la joie des skieurs en hiver.

Le territoire de Crans fit partie, à l’époque romaine, du pays des équestres, fondé par Jules César en 45 av. J-C, dont Noviodunum (Nyon) était la capitale. La première mention d’une communauté remonte au début de l’an mil. Ce groupe de chaumières, dont les habitants étaient des serfs, des paysans et des vignerons, était appelé Cranos, puis devint successivement Cranz, Crant et enfin Crans. Ce territoire du royaume de Bourgogne fut offert en 1032 à l’évêque de Lausanne par Hugues, fils de Rodolphe III. Si l’évêque était suzerain direct, les serfs n’en devaient pas moins hommage au duc de Savoie, qui leur assurait protection moyennant une redevance annuelle.

Le village garda son nom d’origine jusqu’en 1935, lorsque le Conseil d’État a imposé le nom de Crans-près-Céligny. Céligny étant genevoise et abritant moins d’habitants que Crans, le Conseil communal a mandaté la Municipalité en 2019 de solliciter le retour à « Crans ». Après validation par les autorités cantonales et fédérales, la commune s’appelle dès lors formellement «Crans VD»; «Crans» pour les habitants.

Les Bernois envahirent le Pays de Vaud en 1536 ; ils s’emparèrent des biens de l’Eglise et les revendirent aux laïcs. C’est ainsi qu’Urbain Quisard, notaire savoyard établi à Nyon, acheta le territoire de Crans. Sa famille habita l’ancien château, situé près de la salle communale, aujourd’hui disparu, et resta propriétaire du village pendant 221 ans. En 1763 ses héritiers vendirent la terre de Crans au financier genevois Antoine Saladin pour le prix de 45’000 écus. Le nouveau château, merveille de style Louis XV construit entre 1764 et 1768. Le château reste aujourd’hui propriété de la famille (par alliance, de Marignac).

Jusqu’en 1867, année de construction du Collège à la route de Céligny, l’école du village était accolée à la muraille ouest du Temple. Le collège de 1867 a été transformé en 2017 en appartements.

Le siècle s’acheva avec l’installation dans le clocher de l’auberge (récemment transformée en appartements) d’une nouvelle horloge, toujours en service, donation des châtelains et dont la commune assure l’entretien.

Crans entra dans le 20e siècle avec l’installation, en 1903, du courant électrique et, en 1910, de l’eau sous pression. Pendant bien des années, le village garda sa physionomie traditionnelle et resta fidèle à sa vocation agricole, viticole et artisanale. Ce n’est qu’au début des années 50 que les rues principales furent goudronnées.

En 1803, Crans n’avait que 230 habitants et en 1960, 406. Crans se développa ensuite rapidement sous la pression de la conjoncture. Plusieurs quartiers résidentiels furent créés, accueillant de nombreux habitants actifs à l’extérieur de la commune. La population est passée à 780 habitants en 1972, puis à 1500 au début des années 80. Aujourd’hui, Crans est un grand village d’environ 2’450 habitants, dont un tiers d’étrangers – de plus de 55 nationalités. 25% des habitants ont moins de 20 ans, 18% entre 20 et 39 ans, 39% entre 40 et 64, 13% entre 65 et 79 ans et 5% 80 ans ou plus. 86% de la population active travaille dans le secteur tertiaire, dont la grande majorité en tant que pendulaires.

Face à cette dynamique, les autorités ont choisi néanmoins de limiter volontairement l’expansion de la zone à bâtir afin de garder dans la mesure du possible son caractère villageois, laissant à l’agriculture et à la viticulture une part appréciable. Ce choix, qui reflète le désir de la majorité des habitants, ne s’est pas modifié durant ces cinquante dernières années et s’est concrétisé matériellement par l’adoption du plan général d’affectation (PGA) en 2018. Il n’y a pratiquement plus de parcelles libres sur le territoire de Crans.

Les huit communes voisines de Terre Sainte ont entrepris en 2010 une étude sur la faisabilité d’une fusion. La Municipalité de Crans a suivi la première étape, dite «stratégique» mais, avec l’appui du Conseil communal, s’est retirée de la suivante, dite «opérationnelle»; un sondage auprès de la population révélait peu d’enthousiasme pour le projet et la crainte d’une perte de proximité dans les services rendus par une fusion à grande échelle. De façon générale, une des motivations les plus importantes pour une fusion est la difficulté pour certaines communes de trouver des candidats pour le Conseil et la Municipalité. Jusqu’à présent, Crans n’a pas connu ce problème et a toujours bénéficié d’un engagement actif de la population dans la vie politique locale, avec une pluralité de candidats lors des élections. En 2021, il y avait onze candidats pour les cinq sièges de la Municipalité.

En juin 1983, le nouveau complexe sportif et administratif à la rue du Grand Pré a été inauguré. La maison communale abrite l’administration et la bibliothèque ainsi qu’une salle de gymnastique, une salle multi-sports et un abri de 700 places. Les installations extérieures de sports et de loisirs comprennent: le port de 200 places à l’eau et son parc de 14’000 m2 au bord du lac, ainsi qu’une buvette publique ; des terrains de foot, de tennis et de pétanque ainsi que le Skatepark inauguré en avril 2016. Un parcours de Nordic Walking «Allez-Hop» a été créé en 2015 en collaboration avec la Gym féminine. En 2022, le club de tennis s’est agrandi avec trois terrains de padel.

La commune est propriétaire du Chalet de Cuvaloup dans le Jura, près de la Givrine, devenu restaurant en 1978 et dans lequel d’importants investissements de rénovation ont été faits en 2014. Crans est aussi propriétaire de deux autres chalets d’alpage, plus haut que Cuvaloup: Poêle Chaud, et Pré aux Boeufs. Il y a deux restaurants privés de qualité dans le village: le Café de l’Union et le Café de la Versoix.

Le danger pour des communes près des grandes villes, dont la très grande partie des actifs sont des pendulaires, est qu’elles deviennent des villages-dortoirs. La Municipalité a tout mis en oeuvre pour animer la vie sociale et sportive en mettant des installations et des lieux de rencontre à disposition. Aujourd’hui, Crans abrite plus de 25 associations locales et bénéficie d’une bibliothèque communale, gérée largement par des bénévoles, qui organise des expositions réservées aux artistes et artisans de la région. Des concerts mensuels sont organisés au Temple de Crans, également pour des musiciens locaux de toutes les branches musicales.

Le Temple de Crans jouit d’une position spectaculaire ouverte sur le vaste panorama des Alpes françaises au-delà du lac. Certains restes de maçonnerie indiquent une construction très ancienne (12e-13e siècle), mais la structure actuelle remonte au dernier quart du 15e – début du 16e siècle. En 1936, l’artiste renommé, Jean Van Berchem (1902-1992), fils des propriétaires du Château de Crans, exécuta un décor peint de la totalité des espaces, nef et chœur, ainsi que le vitrail axial coloré du chœur et les caissons du plafond. Ce décor, ainsi que les boiseries du bâtiment, a été totalement nettoyé et rénové en 2014, créant avec un nouvel éclairage un espace lumineux et accueillant. L’ajout d’un système multimédia permet l’organisation de conférences et évènements culturels.

L’école et la crèche à la rue du Grand Pré sont gérées par des institutions intercommunales de Terre Sainte (APEJ et ARSCO). Crans fait également partie des Services Industriels de Terre Sainte et Environs (SITSE) qui gère l’épuration des eaux usées et les collecteurs des eaux claires de Crans. Par contre, l’eau de Crans provient des services industriels de Nyon, fournie à partir de l’eau de cinq sources, ainsi que de l’eau du lac, fournie par la Société Anonyme pour le Pompage et l’Adduction d’eau du lac pour la région Nyonnaise (SAPAN).

En 2014, les communes de Nyon, Prangins et Crans ont créé la PNR (Police Nyon Région) qui est mandatée pour assurer l’ordre, la tranquillité et la sécurité sur leurs territoires. Crans participe au Service de Défense Incendie et de Secours Nyon-Dôle (SDIS) ainsi qu’à l’Organisation de la Protection civile (ORPC) du district de Nyon.

En 2022, Crans est devenue membre de Région de Nyon, l’association de communes du district. Elle fait partie aussi de l’Association de Communes Vaudoises (AdCV) et de l’Union des Communes Vaudoises (UCV). Pour la gestion de ses forêts, Crans fait partie du Groupement Forestier de La Dôle.

En 2015, le canton a réquisitionné l’abri de protection civile pour accueillir une cinquantaine de requérants d’asile. Contrairement aux craintes de certains, leur intégration dans le «paysage» s’est très bien passée, grâce notamment à un Groupe d’accueil formé d’une centaine de bénévoles de Crans qui organisaient des activités sportives et culturelles. En mars 2022, la Municipalité a mis en place une structure de rencontre pour des réfugiés de l’Ukraine logés chez des privés, avec l’aide d’une organisation caritative locale, de nouveau impliquant bon nombre de bénévoles.

La commune est propriétaire de 33 appartements pour lesquels une priorité est accordée aux personnes qui ont des attaches à Crans.

En 2021, la Municipalité a adopté un programme de législature, disponible – comme d’autres documents de la vie publique locale - sur le site Internet de la commune www.cransvd.ch.

L’objectif des autorités est de maintenir Crans comme un endroit où «il fait bon vivre». Les informations ci-dessus témoignent de la volonté de la commune de participer à des institutions intercommunales et d’offrir à ses citoyennes et citoyens une qualité de vie exceptionnelle dans une des plus belles régions du monde.

Municipalité de gauche à droite: Roland Bersier (secrétaire municipal), Yvan Rueff, Marie-Noëlle Gay, Robert Middleton, Johanna Pini, Bernard Henrioux

Le port de Crans

L'ESSENTIEL

Secrétaire municipal: Roland Bersier

Boursier: Philippe Equey

Séance de la municipalité: lundi après-midi.

Conseil communal: 45 membres

ADRESSES UTILES

Greffe: rue du Grand Pré 25, 1299 Crans

Heures d’ouverture:
lundi: 8h-11h30; mardi: 8h-11h30/14h-18h;
mercredi: 9h-11h30; jeudi: 8h-11h30;
vendredi: 7h30-11h30

022 776 26 48 – bureau@cransvd.ch

Poste de gendarmerie: 117

Service du feu: 118

CE QU'IL FAUT SAVOIR

Syndic: Robert Middleton

Nom commune: Crans VD

Sobriquet des habitants: Corbeaux / Corbelles

District: Nyon

Surface: 439 ha dont 22 de forêts (en plaine)

Nombre d’habitants: 2357

Nombre de ménages: 1024

Taux d’imposition: 59%

Paroisse: Nyon

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