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Grand Conseil

Laurence Cretegny, entre ordre et passion

31.08.2021 / FAO n° 70

Pour son année à la présidence du Grand Conseil, Laurence Cretegny a lâché les rênes de sa commune de Bussy-Chardonney, après 14 ans à l’exécutif. La PLR vaudoise s’est préparée à ce mandat avec minutie.

Laurence Cretegny, entre ordre et passion
La nouvelle présidente du Grand Conseil, Laurence Cretegny
Crédit photos: ARC Jean-Bernard Sieber

Mardi 7 septembre, Laurence Cretegny fêtera son accession à la présidence du Grand Conseil lors d’une journée dont elle aura pensé absolument tous les détails. Et dont la partie protocolaire sera, pour la première fois, diffusée en direct sur la chaîne locale NRTV et sur les réseaux sociaux. La députée PLR, installée à Bussy-Chardonney, sur les hauts de Morges, aurait voulu rassembler ses 487 invités officiels et les habitants du District de Morges dans une ambiance «giron» ; mais les conditions sanitaires ne s’y prêtent hélas pas.

Jamais en manque de solutions – c’est d’ailleurs pour cela qu’elle s’est lancée dans la politique, d’abord à l’échelon de sa commune jusqu’à occuper pendant 14 ans le poste de syndique, puis au Grand Conseil, depuis 2011 –, Laurence Cretegny s’avance sur le chemin de sa nouvelle fonction sans aucune hésitation. L’avait-elle dans le viseur, lorsqu’elle a intégré le Bureau du Grand Conseil en 2017 ? «Oui et no », répond-elle avec malice. «Ce n’était pas un objectif, mais après une législature au Grand Conseil, cela m’intéressait de voir les choses de l’intérieur. Et ce n’est pas la casquette de présidente qui m’a attirée, mais bien le fonctionnement du cœur du Parlement».

Du respect

Quel cap entend-elle prendre au « perchoir » ? «Je souhaite être à l’écoute de ce qui se passera dans la salle, être à jour avec mes dossiers, les avoir travaillés en profondeur, suivre l’ordre du jour, tenir les horaires et (ceci est très important également) faire en sorte que députées et députés restent respectueux les uns envers les autres».

Laurence Cretegny prononce cette dernière phrase de manière plus appuyée, comme pour souligner l’importance de pouvoir mener des débats constructifs, à l’heure où les séances du Grand Conseil peuvent être suivies en ligne.

Syndique expérimentée, va-t-elle pouvoir appliquer dans son nouveau rôle les recettes qu’elle employait à l’échelle de sa commune ? «C’est une même base. Ma chance, c’est d’avoir été syndique, de pouvoir mettre les mains dans le cambouis, dans une petite commune où l’on n’a pas de chefs de service. Le grand changement, en intégrant le Bureau du Grand Conseil, c’est d’avoir l’appui d’un secrétariat général. En l’intégrant, j’ai appris à prendre de la hauteur et à déléguer différemment».

Pas de double casquette

Laurence Cretegny continue à garder un œil sur ce qui se passe dans son village de Bussy-­Chardonney. «Bien sûr, je ne peux pas lâcher comme ça. Je monte régulièrement à la Maison de commune pour voir l’avancement du chantier, mais je ne vais pas mettre mon grain de sel à tout prix. J’ai quitté la syndicature tant que j’avais encore envie ; il ne faut pas attendre de n’en plus pouvoir. J’ai aussi écouté la population. J’ai entendu de nombreuses personnes qui en avaient assez des politiciens avec des doubles, voire des triples casquettes. Même si la présidence du Grand conseil ne dure qu’un an, pour ces personnes, cela n’y change rien. Et après 14 ans, c’était le moment de faire autre chose, d’avoir de nouvelles opportunités».

Ne dites pas à Laurence Cretegny que 14 ans, c’est long, car elle répondra «Oui et non », en ajoutant qu’au fond « cela ne représente que deux législatures et demie». Elle note le décalage entre cette perception du temps et l’avancement des projets à mener.  Par exemple, le bâtiment de commune avec ses 12 logements à Bussy-Chardonney, il a fallu 20 ans pour le projeter et le construire ; il devrait être prêt pour décembre. Pour moi, cela n’a pas été long».

Laurence Cretegny, cheffe d’entreprise rarement inactive et toujours bénévole pour aider ses enfants qui ont repris sa Ferme aux Saveurs d’Autrefois, a mis de côté pour un an encore son idée de fonder une société d’attelage avec ses chevaux. «Dans tout ce que je fais, je mets de la passion, ou je ne le fais pas». (CH).