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Swiss Food & Nutrition Valley

Un nouveau label pour l’international

13.03.2020 / FAO n° 21

Swiss Food & Nutrition Valley (SFNV). Malgré la langue peu fédérale, c’est en présence de Guy Parmelin qu’a été lancée officiellement à Davos, le 23 janvier dernier, l’initiative vaudoise.

Un nouveau label pour l’international
Les cultures de salade en aéroponie (culture maraîchère hors sol) de CombaGroup à Molondin : un exemple de l’essor de l’agriculture de précision.
Crédit photos: ARC Jean-Bernard Sieber-a

Si l’ambition du projet est évidemment nationale – au-delà du clin d’œil aux Américains, la « Nutrition Valley » s’étend bien de Zurich à Lausanne, grande vallée de production –, l’association SFNV sera créée tout prochainement dans la capitale olympique où sont implantés trois de ses quatre partenaires fondateurs : le Canton de Vaud, l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), l’École hôtelière de Lausanne (EHL Group) et, à Vevey, Nestlé.

 

Être vu et bien vu

S’ils collaborent depuis des années, ces quatre-là veulent mettre en lumière l’écosystème high-tech et unique de notre région, fruit de la combinaison d’une tradition agricole de qualité, d’une densité d’entreprises et d’institutions scientifiques de niveau mondial ainsi que d’un grand nombre de start-ups dans les domaines de l’alimentation, de la nutrition, des sciences du vivant ou de la robotique. Pour Fathi Derder, coordinateur en charge du projet, « personne n’innove seul dans son coin ». Et dans un monde où l’innovation se concurrence à la vitesse de la lumière (de la Silicon Valley aux États-Unis à la Food Tech en Israël en passant par la branche Innovation de Danone en France), il est urgent de se profiler sur le plan international.

 

« Les prochains startupeurs sont les paysans »

La SFNV s’adresse à tous les domaines de recherche scientifique qui font preuve d’innovation dans un contexte de développement durable, « à toutes les entreprises de la région qui ont compris que l’avenir de la planète est en jeu. Même à des petites PME comme Opaline avec ses jus de fruit écoresponsables ! » s’exclame Fathi Derder. « Face à l’évolution démographique, il est fondamental de produire plus et mieux en polluant moins. » Un vœu pieux ? Pas si l’on pense à l’essor de l’agriculture de précision sur notre territoire comme ecoRobotix à Yverdon-les-Bains (qui a mis au point un robot solaire capable de réduire l’usage de pesticides de 95 %), CombaGroup à Molondin et ses cultures de salade en aéroponie ou l’industrie du drone pour identifier les plantes malades.

« L’agriculture devient high-tech, les prochains startupeurs sont les paysans, c’est un métier qui va redevenir tendance » prédit Fathi Derder, enthousiaste.

Du côté des emballages, les industries ont aussi leur carte à jouer. Nestlé a ainsi montré l’exemple en lançant fin 2019 son propre institut de recherche sur l’emballage biodégradable. « L’agroalimentaire doit viser le meilleur pour la planète, et la nutrition, le meilleur pour l’homme ». Dans ce deuxième volet, la tendance est à une alimentation ciblée en fonction de notre terrain génétique qui permettrait de prévenir les maladies. En somme, continuer à « manger pour vivre et non vivre pour manger » ; jusque-là, rien de trop dur à avaler.