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Santé

Le Conseil d’état rejette l’autonomisation du CHUV et propose un contre-projet

13.10.2020 / FAO n° 82

Le Conseil d’Etat s’oppose à l’initiative parlementaire du Parti libéral-radical qui voulait faire du CHUV un établissement autonome. Soucieux de renforcer l’ancrage de l’hôpital universitaire au cœur du service
public vaudois de la santé, le gouvernement propose un élargissement des compétences de la commission des finances du Grand Conseil sur ses investissements. Il propose également de doter le CHUV d’un conseil stratégique destiné à l’appuyer pour rester à la pointe de la qualité des soins et de l’innovation.

Le Conseil d’état rejette l’autonomisation du CHUV et propose un contre-projet
Le statut du CHUV comme service de l’Etat a permis, jusqu’ici, le bon pilotage de cette institution comme acteur majeur de la politique de santé du canton.
Crédit photos: DR

Le statut du CHUV comme service de l’état a permis, jusqu’ici, le bon pilotage de cette institution comme acteur majeur de la politique de santé du canton. Son inscription dans les processus démocratiques parlementaires et son lien étroit avec le gouvernement cantonal garantissent une proximité avec les besoins de la population. Au-delà de son activité hospitalière et universitaire, le CHUV est également actif dans bon nombre de tâches de santé publique, notamment dans le domaine de la psychiatrie, de l’oncologie, des soins palliatifs, de la médecine dentaire ou de la prise en charge des addictions. La gestion de la pandémie de coronavirus a apporté un nouvel exemple de l’utilité du CHUV sous sa forme actuelle. Il a ainsi pu mettre son expertise scientifique, mais aussi par exemple ses compétences et ressources en matière de commandes de matériel et de logistique, au service de nombreuses autres institutions de soins du canton.

Le Conseil d’état estime donc que le CHUV remplit aujourd’hui avec efficacité ses nombreuses missions. La proximité avec le Gouvernement garantit son agilité et la prise de décisions rapides au service de l’intérêt général.

Un contre-projet pour renforcer le CHUV

Au cours des dernières décennies, les structures du CHUV ont évolué à plusieurs reprises. Aujourd’hui, le Conseil d’état propose, dans un contre-projet à l’initiative pour l’autonomisation du CHUV, d’élargir le rôle du Grand Conseil dans la gestion des investissements. Concrètement, la commission des finances doit pouvoir, à l’avenir, se prononcer une fois par législature sur le programme pluriannuel des investissements de 1 à 8 millions, puis une fois par année sur l’engagement des investissements concernés. Ce meilleur ancrage parlementaire consolide l’ancrage du CHUV comme service public essentiel, en garantissant une plus grande transparence. Pour Rebecca Ruiz, cheffe du Département de la santé et de l’action sociale, «en approfondissant les processus démocratiques qui régissent les investissements au CHUV, on encourage un débat bienvenu sur la manière dont l’hôpital doit servir l’intérêt général et les Vaudoises et les Vaudois».


Le contre-projet prévoit également l’instauration d’un Conseil stratégique du CHUV, organe de réflexion et de prospective. Il aura pour mission générale d’identifier les approches innovantes ainsi que d’anticiper et d’analyser les évolutions des conditions-cadres. Chargé de préaviser le plan stratégique du CHUV, il contribuera à s’assurer de l’adéquation des objectifs de l’institution et des développements réalisés avec les enjeux, entre autres en rendant des préavis sur les investissements à l’intention du Conseil d’état et du Grand Conseil.


La conseillère d’état Rebecca Ruiz, en compagnie des PLR Florence Bettschart-Narbel et Marc-Olivier Buffat, avec qui des échanges constructifs ont permis l’élaboration d’un contre-projet.
Crédit photos: ARC Jean-Bernard Sieber