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Héritage

Un rapport pour évaluer le patrimoine architectural du 20e siècle

16.06.2020 / FAO n° 48

Le rapport de la Commission spéciale pour assurer une évaluation scientifique et indépendante du patrimoine architectural du 20e siècle a été publié jeudi dernier. Il constitue le premier outil majeur en matière de planification et de sauvegarde du patrimoine culturel immobilier récent.

Un rapport pour évaluer le patrimoine architectural du 20e siècle
Pour Pascal Broulis, photographié près de l’auditoire de l’École de Médecine de Lausanne (1959), le patrimoine immobilier du 20e siècle est un héritage pour les générations à venir qu’il est nécessaire de sauvegarder.
Crédit photos: ARC Jean-Bernard Sieber

Le canton de Vaud abrite des constructions du 20e siècle de première importance, comme la Villa Le Lac de Le Corbusier à Corseaux, qui figure au patrimoine mondial de l’UNESCO. Le château de La Sarraz a accueilli en 1928 le premier congrès international d’architecture moderne, avec les plus grands architectes de l’époque. Actuellement, l’Institut d’architecture et de la ville de l’EPFL, avec ses divers laboratoires, constitue un pôle de compétences reconnu à l’échelle internationale.

Pourtant, le patrimoine vaudois bâti au 20e siècle, qui couvre plus de 60% du volume bâti actuel, souffre d’un déficit de connaissance et de reconnaissance, mis à part quelques objets emblématiques, comme la tour Bel-Air à Lausanne ou le siège de Nestlé, de Jean Tschumi, à Vevey. Moins notoires, de nombreuses créations architecturales et ensembles bâtis sont tout aussi importants et représentatifs d’une production locale de qualité.

En mars 2016, le Conseil d’État a approuvé la constitution d’une Commission spéciale pour assurer une évaluation scientifique et indépendante du patrimoine architectural du 20e siècle. Composée de sept experts et présidée par Bruno Marchand, professeur à l’EPFL, la Commission a mené ses travaux jusqu’à fin 2019. Son rapport* évalue 358 objets au moyen des notes du recensement architectural selon différents critères et élabore une proposition de mesures de protection. Devant les représentants des médias réunis pour l’occasion dans le grand auditoire de l’École de Médecine de Lausanne, qui figure en bonne place dans le rapport, le conseiller d’État Pascal Broulis en charge du patrimoine bâti a remercié la Commission «qui a conduit en toute indépendance cet important travail scientifique», et dont le mandat prend ainsi fin.

 

Réévaluation à la hausse

Parmi les objets considérés par le rapport, 35% sont proposés pour une réévaluation à la hausse de leur notation. «Un résultat qui confirme la valeur qualitative de notre patrimoine architectural du 20e siècle, a commenté le chef du DFIRE, mais qui souligne aussi la nécessité de sauvegarder cet héritage pour les générations à venir».

Le rapport sera transmis dès que possible à la Commission du patrimoine culturel immobilier, qui sera prochainement renouvelée dans le cadre de la mise en œuvre de la nouvelle loi sur la protection du patrimoine culturel immobilier (LPrPCI).

Cette future commission aura notamment pour tâche, en collaboration étroite avec la Division monuments et sites de la DGIP, d’affiner ou de compléter les mesures proposées et d’étudier les conditions de leur application.

 

* À consulter sur www.vd.ch