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MCBA

Vienne 1900, naissance de l'art moderne

21.02.2020 / FAO n° 2020015

D’envergure internationale, la première exposition temporaire du Musée cantonal des Beaux-Arts (MCBA) dans son nouveau bâtiment met en lumière l’un des épisodes majeurs du début du XXe siècle: la contribution des artistes viennois à la naissance de l’art moderne.

Vienne 1900, naissance de l'art moderne
L’exposition retrace l’émergence d’une sensibilité nouvelle, exprimée par un travail plastique se focalisant sur la peau. Ici, l’autoportrait torse nu de Richard Gerstl (1883-1908).
Crédit photos: Leopold Museum, Wien / Manfred Thumberger

L’accrochage, inédit, explore le thème de la peau, au fil de 180 peintures, dessins et objets d’art appliqué venus de musées suisses ou internationaux, d’importantes collections privées et Wiener Werkstätte. Le parcours s’articule autour de six thèmes qui forment une nouvelle interprétation d’un tournant de l’histoire de l’art. Pour donner suite au succès de son exposition inaugurale, le MCBA souhaite convaincre un large public et séduire les visiteuses et visiteurs de la Suisse alémanique et les nombreux touristes, par l’ouverture d’une exposition d’envergure internationale.

Avec l’exposition À fleur de peau. Vienne 1900, de Klimt à Schiele et Kokoschka*, le MCBA poursuit sa volonté de faire connaître auprès de son public des artistes de renommée internationale comme lors de ses expositions passées consacrées au Paris de 1900 avec des artistes de l’art nouveau tels que Théophile-Alexandre Steinlen ou Eugène Grasset, figures importantes de la collection du MCBA. Le modernisme viennois, présenté pour la première fois en Suisse romande, s’inscrit ainsi dans une période historique chère à l’institution. 

Un travail focalisé sur la peau

L’exposition, concentrée sur la période 1897-1918, adopte une approche inédite pour décrire les prémices de la modernité. Proposant de dépasser l’opposition classique entre les générations de Gustav Klimt et de Egon Schiele et Oskar Kokoschka, entre symbolisme et expressionnisme dans le dessin et la peinture, entre ornement floral et ornement abstrait dans les arts appliqués, l’exposition retrace l’émergence d’une sensibilité nouvelle, exprimée par un travail plastique se focalisant sur la peau. C’est en explorant les mystères de cette surface sensible que les Modernes viennois vont redéfinir les rapports entre l’homme moderne et le monde, l’objet usuel et son environnement, le bâtiment et la rue.
Parallèlement à l’avènement du modernisme viennois, historiquement, le corps humain fait l’objet de recherches dans différents domaines, des sciences naturelles à la médecine, de la psychologie à la philosophie et à l’art. Les œuvres et objets exposés permettent de mettre en lumière un dénominateur commun aux différents acteurs de la scène artistique viennoise : la peau, au propre comme au figuré.


Le parcours

Le parcours à travers les salles s’organise en six sections : Peaux blanches (le combat contre l’académisme, le retour à la vérité du corps dénudé) ; Peaux colorées (le jeu des muscles et des articulations, l’expression des émotions) ; Sous la peau (la plongée dans les profondeurs de la chair, la dissection) ; Autour de la peau (les auras et les formes de pensée, le corps et le cosmos) ; L’espace-peau (un nouvel espace plastique, une surface de projection d’un seul tenant) ; Être bien dans sa peau (la réforme du cadre de vie pour l’adapter aux besoins de l’homme moderne). Environ cent peintures et dessins, ainsi qu’une cinquantaine de meubles et une trentaine d’objets d’art appliqué Wiener Werkstätte sont présentés. Au premier étage, les publics sont invités à découvrir comment les Viennois apportent leur contribution à la modernité en dotant la peau d’une expressivité plastique inédite. Au deuxième étage le parcours est consacré à la réforme du cadre de vie et à son adaptation aux besoins de l’homme nouveau. 
* MCBA, place de la Gare 16, Lausanne
www.mcba.ch
MA-DI : 10 h - 18 h ; JE : 10 h - 20 h.
Jusqu’au 24 mai.


La réforme du cadre de vie et son adaptation aux besoins de l’homme moderne sont également mises en évidence (fauteuil à dossier inclinable, dit « Sitzmaschine », modèle produit dès 1906). Josef Hoffmann (1870-1956).
Crédit photos: Kunsthaus Zug